Barbara Constantine : Et puis, Paulette…
4eme de couverture :
Ferdinand vit seul dans sa ferme. Et ça ne le rend pas franchement joyeux.
Un jour, il passe chez Marceline, sa voisine, et découvre que son toit est sur le point de s’effondrer.
Très naturellement, ses petits-fils, les Lulus, lui suggèrent de l’inviter à la ferme.
L’idée le fait sourire. Mais ce n’est pas si simple, certaines choses se font, d’autres pas…
Il finit tout de même par aller la chercher.
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s’agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d’enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette…
L’auteure :
C’est la fille d’Eddy Constantine, née à Nice en 1959 ou 1955 (les sources n’ont pas l’air d’accord 🙂 ). Elle commence sa carrière professionnelle en tant que scripte pour le cinéma ensuite comme céramiste pour finalement se donner, si j’en crois par le seul titre que j’ai lu d’elle, avec talent au métier de romancière. Elle a une passion pour la nature et les vieilles pierres à retaper qui la conduisent régulièrement à faire des aller-retours entre Paris et la campagne. Elle a également un véritable tendresse pour les chats et on le ressent dans son roman car ils y sont bien décrits.
Extraits :
Alors, il commence à tourner autour du pot, à parler pour ne rien dire, tente de se faire comprendre à demi-mots. (Il aime bien l’expression « lire entre les lignes » aussi). Il est tellement convaincu que les mots trahissent la pensée qu’il préférait fonctionner à l’instinct et lui laisser faire le boulot. Tout en admettant, avec lucidité, qu’il lui a souvent joué des sales tours, ce con-là ! Une chose entraînant l’autre, sans le vouloir, il a peur de provoquer un trop-plein d’émotion, un épanchement de larmes ou un dévoilement de secret
Parce que Mireille était allergique, il avait bien été obligé d’accepter de le garder. Oui oui, c’est d’accord, grand-père Ferdinand va s’occuper de vot’ minet…
A choisir, il aurait préféré un chien. Même s’il avait juré, six mois plus tôt, qu’il n’en reprendrait plus jamais d’autre après Velcro. Parfaitement idiot, pas du tout obéissant, gardien passable, mais si affectueux …/…
Les chats, s’est simple, il ne les aimait pas. Fourbes, sournois, voleurs et compagnie. A peine bons à chasser les souris et les rats …/… Résultat : le soir même du déménagement, la boule de poils s’est installée sur son lit, sans qu’il ose le chasser, il était si petit…, le deuxième, sous l’édredon, collé tout contre lui, le museau dans le creux de l’oreille …/… et arrivé à la fin de la semaine, il mangeait sur la table dans un bol marqué à son nom. Manquait plus que le rond de serviette pour que ce soit complet !
– Eh oui, dites, pourquoi Chamalo ?
– C’est pas moi ça, c’est les lulus qui ont choisi. Ils l’ont trouvé si doux, si moelleux qu’ils lui ont donné un nom de guimauve !
– C’est mignon. Ça sonne un peu masculin, mais c’est ça qui est drôle.
– Qu’est-ce qui est drôle ?
– Chamalo, le petit chat malhonnête. C’est vrai.
– Mais …
Sa première réaction a été de penser qu’elle se trompait. Parce que, quand même, il aurait remarqué si le chaton n’avait pas eu de … ET là, le doute s’est insinué. Il a eu beau fouiller sa mémoire, il n’arrivait pas à visualiser les petites pelotes sur l’arrière-train de son chat.
C’est la première fois qu’ils se servent d’un thermomètre électronique. Mine a expliqué le fonctionnement de la machine. Quelques secondes dans le creux de l’oreille et hop, ça sonne et la température s’affiche. Ils trouvent ça magique. L’impression d’être dans un film de science-fiction. Ou plutôt, non, dans la série Star Trek. Ils se rappellent ensemble du docteur Spock et de ses oreilles pointues, les piqûres sans seringue, les anesthésies générales en appuyant juste avec deux doigts dans le cou et plouf ! les gens tombent raides par terre…
Ils se sont mis à trois pour la hisser. Et Simone s’est bouché les oreilles en murmurant : ça y est, elle recommence à débloquer, quand elle s’est mise à chanter à tue-tête : Aïm ségué aine ze rêne, aïm ségué aine ze rêne, ouate et biou tifoul fi léne, aïm rapi e gaine… Un hommage au film qu’elle ne ratait sous aucun prétexte quand il passait à la télé, au moment de Noël. Elle n’avait jamais très bien compris l’histoire, ni ce qu’ils baragouinaient dans leurs chansons, mais ça lui plaisait bien que des gens se mettent à danser et à chanter sous la pluie en ayant l’air content. Elle trouvait ça épatant. On voyait jamais personne faire ça dans la vraie vie. A part les enfants. Et encore, fallait que les parents soient pas dans les parages…
Mon ressenti :
J’ai adoré, je n’ai pas pu le lâcher et j’aurai aimé qu’il dure encore… Barbara Constantine a plein de choses encore à nous raconter sur cette coloc solidarvioc. Paraît qu’il y a un site, mais je ne suis pas arrivée à le trouvé … Suprimé depuis la parution du livre ??? peut-être.
Plutôt que dire, c’est un joli roman, j’ai plutôt envie de dire c’est un joli moment de vie… de solidarité… de rencontres improbables que ce soit Cornélius l’âne qui sait ouvrir les verrous, Mo-je le vieux chat grognon, Chamalo ou Berthe la vieille chienne qui sont partie prenante de la vie de Ordinant, Marceline, Guy, Simone, Hortense, Muriel, Kim et puis Paulette …
Une jolie tranche de vie que l’on pourrait voir exister si l’on se préoccupait plus du bien-être de notre voisin que de nous-même :). Je trouve que c’est une belle leçon de vie, mais ce n’est que mon ressenti. Peut-être que vous avez un autre avis.